La théorie des boîtes
De la naissance à la mort.
Toujours la même boîte.
Premières images qui me viennent à l'esprit:
Mon frère Lucas, né prématuré, dans sa couveuse, une boîte en plexiglas d'un mètre sur cinquante centimètres.
Vue en coupe d'une habitation, peut-être une école; des boîtes empilées les unes sur les autres.
Ce jeu télé avec une boîte dans laquelle se trouve peut-être un avenir doré. Ou une boîte à Meuh.
Un métro. Un METRO. Une boîte avec des roulettes dans laquelle on se complait à s'entasser pour se rendre dans d'autres boîtes.
En boîte.
Une bagnole.
Un cercueil, fermé, désespérément compact.
Toute notre vie. Enfermés dans des boîtes.
Toute notre mort. La même boîte.
Ou réduits en cendres, dans une boîte stylisée mais minuscule.
Un hôpital. Les chambres. La morgue. Je déteste les hôpitaux.
Je ne veux pas être une chaussure.
Je veux mourir sur scène.
Non.
Je veux mourir comme le Dormeur du Val.
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent, où le soleil, de la montagne fière,
Luit. C'est un petit val qui mousse de rayons.
Magnifique.
Au soleil, allongé dans l'herbe, loin, seul.
Le plus tard possible.
En écoutant les Libertines.
(Un peu bizarre, n'est-ce pas? Flippant? Il paraît. J'ai eu un flash pendant un intercours, c'est sorti d'un coup. Ca coûtait trop cher de payer un psy, alors j'ai acheté un cahier et un stylo.)