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Music when the lights go out
27 mai 2008

"If it's too loud, turn it down" ou la Power Pop, Weezer, les Libertines et moi.

Power Pop.
Ouais. That's the shit.
Des mélodies, une structure Pop, avec une bonne grosse disto héritée de Black Sabbath et KISS. ("I've got posters on the wall, my favorite rock group KISS, I've got Ace Frehley, I've got Peter Criss" Weezer, In The Garage, Blue Album)
WEEZER. LE groupe. "Les Beach Boys du Grunge."
Oh! Bien sur, on eu "My Sharona", "Another Girl Another Planet", ou même, tiens, "Ever Fallen In Love (With Someone You Shouldn't've)?, par les Buzzcocks, un titre que n'aurait pas renié Rivers Cuomo.
Mais aucun groupe avant Weezer n'avait réussi à mélanger si bien tous les ingrédients indispensables à une bonne Power Pop.
Et qu'on ne me parle pas de Cheap Trick. "Surrender", "I want you to want me", ouais, super, mais le reste, euh, rien de bien glorieux. Big Star, Badfinger, OK, là je dis oui. Mais non.
Non, Weezer sont indéniablement les meilleurs.
Pour 2 albums, du moins.le Blue album et Pinkerton. Après ça, Bye bye Matt Sharp. Et Weezer sans Matt Sharp, ça donne quoi?
"Island In The Sun". Un tube en puissance, ok. Mais où sont les choeurs dingues, suraigus et si touchants de naïveté des deux albums suscités?
C'est tout con: prenons Only In Dreams, qui clôt le Blue Album. Cette chanson me donne envie de chialer. Notamment à cause du sublime solo final, mais aussi - et probablement SURTOUT - à cause des choeurs si touchants de Matt Sharp. Et puis, merde! qui double si bien la voix de Rivers sur "Say It Ain't So"?
Bref, Weezer, oui, mais avec Matt Sharp.
Make Believe, agréable surprise, "Perfect Situation", touchant, "Beverly Hills", jouissif, mais tout de même, il manque ce grain de folie qu'apportait Matt Sharp. On retrouve quelques bonnes idées dans les choeurs, mais tout cela reste globalement trop plat, mes amis.
Bon. Ceci étant dit, tentons d'xpliquer l'"effet Weezer". Certains qualifieront le groupe de "pré-emo", ce qui serait bien trop réducteur et plus ou moins erroné, vu le sens qu'a pris ce terme actuellement.
En fait, la magie de Weezer est d'avoir montré que l'on peut jouer avec les potards à onze tout en ayant une sensibilité à fleur de peau, écrire de belles chansons et être une star en ayant, sinon une sale gueule, au moins pas un physique avantageux (cf. la pochette du Blue Album)... Bref, on peut jouer à donf et rester quelqu'un de sensible, pas un Axl Rose.
J'en veux pour preuve "Butterfly", la merveille acoustique clôturant l'album Pinkerton. (Aucun rapport avec la Superbouse disco emo pop FM qui passait dernièrement sur nos radios.)
Dans cette chanson, le dude Rivers Cuomo semble au bord des larmes, et finit en murmurant un "I'm Sorry" qui vous touche au plus profond. On n'imagine pas Axl Rose ou Lemmy Geuh Beuh Killmister s'excuser. Sans déconner.
OUI, la plupart des groupes Mtv actuels ont tous une part de Weezer en eux. Ils ont des tronches pas possibles, des choeurs bien arrangés, des solos (trop carrés pour être touchants d'ailleurs), des clips de ouf (j'en profite d'ailleurs pour vous inviter à taper "Weezer" sur YouTube, ça vaut le détour), mais aucun des ces groupes n'a la folie de "El Scorcho", la noirceur lancinante de "Undone-The Sweater Song", la mélancolie de "Across The Sea", et AUCUN n'écrira jamais un titre aussi intense que "Only In Dreams". Tout ça est trop propre. Pas de dissonance, pas de larsen, pas de choeurs qui partent en coucougnettes, tout est bien trop carré.
Quelque part, les Libertines sont les Weezer anglais - Perfide Albion oblige, on a un son cradingue à la place de la disto lourde, un côté poète maudit à la place du Nerd asexué Weezerien, un look à tomber par terre. La réponse anglaise aux Strokes? Peut-être, mais tout de même, écoutez bien: mélodies pop, mélancolie, choeurs incroyables (shoop shoop, shoop delang delang, il n'y avait qu'eux pour oser ça...), tensions au sein du groupe à cause d'un leader un brin trop envahissant, deux premiers albums géniaux, production par des légendes (Rick Ocaseck - Mick Jones), des voix qui se marient parfaitement, un chant parfois approximatif, et -tiens?- une merveille acoustique qui clôt un deuxième album aux airs d'adieu.
Oh. CQFD.
Paf.

(Je viens de remarquer que Weezer est beaucoup plus présent sur ce blog que je ne le pensais. Ca tourne à l'obsession. Eux et les Libertines, merde alors.)

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